
Bombardement de Nivelles 1940
Mon vieux Nivelles
Au milieu du VIIe siècle, le territoire de la ville actuelle de Nivelles se situe au cœur de l'Austrasie franque. Les maires du palais de la dynastie des Mérovingiens deviennent peu à peu propriétaires de vastes domaines agricoles sur lesquels ils règnent en maîtres. Ainsi, le maire du palais, Pépin dit le Vieux, possède-t-il une immense villa de quelque 7 800 hectares sur le territoire de l'actuelle ville de Nivelles et des villages environnants. Il meurt en 640, laissant une veuve, Itte (ou Iduberge ou Ide), originaire d'Aquitaine, et quatre enfants : Grimoald, Begge et Gertrude.
La Collégiale Sainte-Gertrude de Nivelles
Entre 647 et 650, l'évêque de Maastricht, Amand, lui aussi originaire d'Aquitaine, persuade Itte de fonder un monastère double, c'est-à-dire une communauté d'hommes et de femmes qui trouve un abri dans les murs de la villa de Pépin. Gertrude, la fille de Itte, devient la première abbesse de l'abbaye de Nivelles. Le premier oratoire, dont on a découvert les restes sous la collégiale, était dédié à saint Pierre. C'est là que l'on enterrait les membres de la communauté (l'abbesse sainte Gertrude en 659, Ermentrude, vers l'an 1000, petite-fille du roi de France Hugues Capet). Le second oratoire, dédié à saint Paul, était réservé à la communauté masculine. Quant à l'oratoire dédié à Notre-Dame, il était réservé à la communauté féminine.
Gertrude meurt en 659 et est enterrée dans la chapelle funéraire dédiée à saint Pierre. La présence de cette tombe abbatiale va conditionner toute l'évolution architecturale de l'église : l'afflux des pèlerins entraîne des adaptations et des agrandissements continuels. Le prestigieux édifice roman, consacré en 1046 par l'évêque de Liège Wazon en présence de l'empereur Henri III, n'est que l'ultime étape de cette évolution.
Quant à l'abbaye, fondée par des membres de la famille des maires du palais, elle devient abbaye impériale par l'accession au trône de leurs descendants.
Le XIe siècle constitue l'apogée de l'abbaye. Le domaine étend ses possessions en Frise, en Zélande, dans la vallée de la Moselle et jusqu'au Rhin. À Nivelles, une ville se forme autour du noyau que constitue l'abbaye : un vicus (agglomération marchande) sous Charles le Chauve (IXe siècle), un burgus vel villa (XIe siècle), un oppidum (XIIe siècle - avant 1182 en tout cas) avec un rempart long de près de deux kilomètres, percé de sept portes et flanqué de onze tours.
Au XIIIe siècle, la ville est sous la protection des ducs de Brabant.
L'axe commercial principal de la région était à l'origine un axe Nord-Sud s'étendant jusqu'en Angleterre. Il se déplace sur l'axe Est-Ouest, soit la voie Cologne-Bruges. La ville atteint alors, en un très court délai, un niveau de prospérité tel qu'elle ne pourra pas le maintenir, se voyant supplantée par les autres communes du Brabant.
À Nivelles, les véritables représentants de l'autorité communale sont les jurés, les rentiers et les maîtres des métiers qui apparaissent au XIVe siècle ; ils s'occuperont tant des finances que des fortifications et des travaux publics. Les échevins auront de l'importance plus tard.
En 1262 soulèvement de la « commune » de Nivelles : les habitants affrontent l'autorité abbatiale, jusqu'en 1265 ; chartes et traités conclus avec d'autres villes ainsi que le sceau communal créé pour la circonstance sont finalement détruits.
Le règne de la duchesse Jeanne marque la période de la plus grande puissance de la commune nivelloise. Les concessions qu'elle obtient, tant de la souveraine du Brabant que des abbesses, assurent le renforcement définitif de ses libertés.
En 1578, la ville est assiégée et prise par les troupes espagnoles de Charles de Mansfeld.
En 1647, l'émeute provoquée par les fabricants de fil, suivis aussitôt par leurs ouvriers, va inciter un grand nombre d'artisans à gagner les régions de Cambrai et de Valenciennes, exil qui va coûter très cher aux activités économiques de la ville.
XVIIe siècle : les guerres transforment les Pays-Bas espagnols en un immense champ de batailles et Nivelles n'échappe pas aux occupations militaires successives.
Le régime autrichien apporte des réformes d'ordre administratif, ecclésiastique, institutionnel et judiciaire. Ainsi, le règlement de 1778 supprime le corps des jurés et restituant aux échevins leurs prérogatives. Le nouveau magistrat ne résistera cependant pas aux réformes voulues par Joseph II ainsi qu'à la tourmente révolutionnaire.
Le réseau des voies de communication routière s'améliore.
Durant la révolution brabançonne, le parti de Hendrik Van der Noot triomphe à Nivelles où l'on s'efforce d'anéantir toutes les réformes introduites par Joseph II.
La période française se traduit par la rupture définitive avec l'Ancien Régime et la naissance d'une démocratie moderne.
Les remparts sont détruits par les Français entre 1810 et 1812, ne laissant subsister que des fragments du mur d'enceinte et la Tour Simone (ou tour du Diable), encore visitable de nos jours.
La révolution belge de 1830 : la ville de Nivelles, une des premières, envoie à Bruxelles un groupe de patriotes, qui se distinguera par leur ardeur au combat.
La révolution industrielle, caractérisée notamment par l'avènement du machinisme, va faire de Nivelles un pôle industriel appréciable à travers la montée en régime des Ateliers métallurgiques, future La Brugeoise et Nivelles, spécialisée dans la chaudronnerie en général, la construction métallique et surtout le matériel de chemin de fer, dont des locomotives électriques encore en service de nos jours. L'année 1988 lui sera cependant fatale pour d'obscures raisons communautaires, malgré l'intérêt porté par la firme Bombardier.
En début de XXe siècle, Nivelles est une ville de province calme avec de petits moyens.
La Première Guerre mondiale va porter un premier coup aux efforts consentis, mais pas de manière vraiment durable.
La Seconde Guerre mondiale va marquer de façon indélébile tant la ville elle-même que sa population.
Le 14 mai 1940 : tout est détruit par l'aviation allemande dans un rayon de 300 mètres, à quelques rares exceptions près, autour d'une collégiale dont il ne reste plus que les murs.
Source : Wikipédia
Histoire de la ville de Nivelles




